1959
André Malraux est nommé Ministre des Affaires Culturelles dans le gouvernement de Michel Debré.

1961
L’idée des Maisons de la culture s’inscrit dans le cadre de la décentralisation (IVème Plan).

1963
Les Maisons de la culture du Havre, de Caen, de l’Est Parisien et de Bourges ouvrent dans des bâtiments existants. Celle d’Amiens sera la première à être réalisée dans des locaux conçus à cet effet. Maurice Vast est alors Maire d’Amiens. Pierre Sonrel, en compagnie de ses deux associés, MM. Duthilleul et Gogois, conçoit l’architecture du futur bâtiment.

1964
Création d’une association de gestion de la future Maison de la culture. L’Etat participe au fonctionnement à parité avec la Ville et le Département. Jean-Claude et Bernard Marrey sont nommés directeurs. Les premières manifestations sont organisées dans la salle de la Société Industrielle.

1965
Le comité directeur de l’Association se sépare de Jean-Claude et Bernard Marrey. Philippe Tiry est nommé directeur. Les premiers spectacles sont donnés en pré-ouverture à la fin de l’année.

1966
Inauguration par André Malraux le 19 mars. Le succès est immédiat, considérable. Dix chefs-d’œuvre du Louvre, Jean-Louis Barrault, Thelonius Monk, mais aussi des jeunes talents comme Ariane Mnouchkine, Patrice Chéreau ou Jean-Luc Godard venu présenter La Chinoise, font partie des premiers programmes et donneront le ton pour les années à venir.

1968
À Amiens, comme ailleurs, la contestation est énergique et la Maison de la culture en est le lieu d’expression et la cible. La nouvelle saison voit l’implantation du Ballet Théâtre Contemporain (B.T.C.). Dirigé par Jean-Albert Cartier, il est financé entièrement par l’État et réunit trente-cinq danseurs. Pour la Maison de la culture et pour Amiens, c’est une marque de reconnaissance précieuse et un gage de vitalité interne.

1969
Les activités de la Maison de la culture s’ouvrent largement sur le monde : Bread and Puppet, Living Théâtre, Musée de la Technique de Prague. Et deux réalisations majeures : la création du Misanthrope de Molière, mis en scène par Marcel Bluwal, avec Michel Piccoli dans le rôle titre, et une manifestation consacrée aux auteurs dramatiques contemporains, organisée sous la responsabilité de Jean-Pierre Miquel et dont les répercussions seront sensibles en France au cours des années suivantes. Après le départ du Général De Gaulle et d’André Malraux, la décentralisation culturelle cesse malheureusement d’être une préoccupation notable de l’Etat.

1971
Début janvier, Philippe Tiry annonce son départ. La municipalité d’Amiens change au printemps, avec René Lamps élu maire sous les couleurs du Parti Communiste. Dominique Quéhec est nommé directeur. Le B.T.C. émigre quelques mois plus tard à Angers.

1972-1975
C’est l’époque des animations hors les murs, en direction de ce que l’on appelait alors le « non-public ». L’ensemble musical Pupitre 14, dirigé par Edmond Rosenfeld, qui a remplacé le B.T.C. au sein de la Maison de la culture, s’associe généreusement à ce travail. Parallèlement, l’activité traditionnelle de la Maison se poursuit, avec des temps forts traités sous forme de Journées Nationales (sport, information, folie, action culturelle,…).

1976-1981
La saison du 10ème anniversaire est particulièrement brillante avec la venue du TNP. Antoine Vitez est présent également l’année des représentations de ses trois « Molière » en parallèle. Mais Dominique Quéhec reprend surtout son travail de metteur en scène et présentera quelques créations mémorables avec des œuvres de Genet, Claudel, Handke, Fassbinder, Audureau,… Expositions, musique, danse, cinéma font toujours l’objet de programmations soutenues. 1981, c’est aussi les premières éditions du Festival de Jazz d’Amiens et du Festival International du Film.

1982-1991
Après dix années de responsabilité, Dominique Quéhec décide de quitter Amiens, Jean-Marie Lhôte est nommé directeur. Nouveau Ministre de la Culture, Jack Lang obtient le doublement des crédits pour son ministère. Collectivités, Ville et Département, acceptent d’accompagner l’effort consenti. Le nouveau directeur est incité à développer également des activités liées aux industries culturelles. Ce sera la création de deux services d’édition, l’un pour le livre, Trois Cailloux, l’autre pour le disque, Label Bleu, avec en complément une cellule consacrée à la photographie.

1986-1991
La participation du public, jamais démentie, ne cesse d’encourager les initiatives ; mais le changement de majorité législative, avec le ministère qui en découle, marque un coup d’arrêt sévère dans les concours financiers. Par ailleurs le bâtiment a pris de l’âge. Quand, au printemps 1989, la municipalité d’Amiens change avec Gilles de Robien (Parti Républicain) pour maire, un projet de rénovation est mis en œuvre. Ce projet nécessite la fermeture de la Maison de la culture pendant plus d’un an. Jean-Marie Lhôte choisit ce moment pour se retirer.

1992-2000
Michel Orier, initiateur de l’édition de disques Label Bleu au sein de la Maison de la culture, est nommé directeur. Il continue les missions de développement des publics en augmentant le nombre de spectacles et de représentations. Il inscrira la Maison de la culture d’Amiens dans les circuits de production nationaux notamment avec la mise en place de résidences d’artistes et d’une politique de production déléguée affirmée. Les nouveaux locaux sont inaugurés en octobre 1993 par Jacques Toubon, Ministre de la Culture. La ville d’Amiens et l’État accroissent leurs financements.

2001
Jacques Pornon est nommé directeur. Il poursuit les résidences d’artistes (Arnaud Meunier et la compagnie de la Mauvaise Graine, Robert Seyfried et la compagnie DIT,…) et développe une programmation axée sur la transversalité entre les disciplines faisant se croiser, par exemple, musique et cinéma ou musique et théâtre.

2005
Gilbert Fillinger est nommé directeur. La Maison de la culture d’Amiens est un lieu de résidence d’artistes, de production, de création et de diffusion dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre, du cirque, du cinéma et des arts plastiques.
Elle fait partie du réseau des Scènes nationales. À ce titre, elle est chargée d’une double mission de service public : le soutien à la création contemporaine et l’accompagnement du public.
En septembre : la Maison de la culture d’Amiens devient un Établissement Public de Coopération Culturelle, comprenant l’État et la Communauté d’Agglomération « Amiens Métropole », puis le Conseil Départemental de la Somme. Elle est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Nord Pas de Calais Picardie, Amiens Métropole et le Conseil Départemental de la Somme.
Le projet artistique de Gilbert Fillinger porte un soutien accru à la production et la création de spectacle vivant et à la diffusion des plus grands artistes de la scène en théâtre, musique, danse, cirque… (On compte parmi les artistes associés fidèles de la Maison : Marcel Bozonnet, Daniel Jeanneteau, Denis Podalydès, Pippo Delbono, le collectif Superamas, Lukas Hemleb, Emio Greco et Pieter C. Scholten et, aujourd’hui, Benjamin Lazar, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano…). Quatre à cinq expositions d’arts plastiques sont présentées chaque année.

2008
Le cinéma Orson Welles, classé «Art & Essai», est rénové. Centre de création et de production européen, la MCA est inscrite dans plusieurs réseaux internationaux et transfrontaliers. Après quelques années financièrement difficiles, Label Bleu est intégré à la MCA et produit de nouveaux 4 à 5 disques de jazz et de musiques du monde par an. Le studio d’enregistrement est rénové, à son tour, en 2015.

2010

La MCA a créé un festival international de jardins et d’arts plastiques in situ, Art, villes & paysage dans les Hortillonnages d’Amiens. Depuis 2018, ce festival est piloté par l’association Art & Jardins Hauts-de-France.

2016
Au printemps, la Maison de la Culture fête ses 50 ans. L’événement est marqué par la venue de la Ministre de la Culture, Mme Audrey Azoulay et des temps forts : création théâtrale de Daniel Jeanneteau, chorégraphique de Nicolas Le Riche et plastique avec Tim Yip.

2017
Ouverture du café culturel et de restauration, Côté Jardin. Des travaux de rénovation se poursuivent avec les éclairages des salles d’exposition, la rénovation du Studio Gil Evans – Label Bleu, la construction de huit chambres de résidence pour les artistes. Toutes activités confondues, la Maison de la Culture d’Amiens réunit chaque saison près de 170 000 personnes.

2018

Laurent Dréano est nommé directeur. Les activités de diffusion, de production et de création ainsi que le Label Bleu, le cinéma et les arts plastiques se poursuivent. Des partenariats se nouent avec d’autres acteurs culturels de la métropole et de la région (théâtres, scènes labélisées, centres chorégraphiques ou culturels…) ainsi que de nombreux festivals de la région (FIFAM, Rendez-vous de la BD, NEXT, NAME, KIDANSE, Les Photaumnales, SERIESMANIA…). De nouveaux temps forts marquent la programmation (festivals Amiens Europe et Amiens Tout-Monde) et le projet s’attache à créer de nouvelles relations aux habitants, aux côtés des artistes (fête d’ouverture, tournées en itinérance, actions culturelles, projets participatifs…). Le projet est défini par l’appel #IciChezVous.