Codes dessinés

notations urbaines, écritures intimes

Nicolas Aiello, Camille Bondon, Sophie Bouvier Ausländer, Isabelle Ferreira, Violaine Lochu, Marianne Mispelaëre, Rupert Norfolk, Danica Phelps, Chloé Vanderstraeten, Elsa Werth

La notation est l’action de représenter à l’aide de signes ; on y a recours lorsque le langage verbal ne convient pas.
Les mathématiques, la physique, la danse, la phonétique sont autant de champs qui emploient des notations aussi belles que mystérieuses pour celles et ceux qui ne maîtrisent pas leurs codes.
Dans le domaine des sciences, il s’agit plutôt de calculs ; chez les arts performatifs la notation représente souvent le mouvement physique ou même sonore.

En revanche, à un niveau personnel, les écritures codées sont souvent secrètes. Les adolescent•x•e•s inventent des écritures confidentielles forgeant ainsi des communications fortuites. La communauté queer a souvent employé des symboles pour communiquer ou se définir.
À l’ère de l’écriture inclusive, force est de constater que le langage n’est pas toujours à la hauteur de nos désirs.

Le dessin revisite donc l’écriture, créant des notations ou les réinterprétant, pour lever le voile sur un monde possible.

Les artistes s’emparent souvent de la notation pour la réinventer, se concentrant sur son potentiel poético-visuel, voire même révolutionnaire. Jacques Villeglé a créé son « alphabet socio-politique » (entamé en 1969) s’inspirant de notations urbaines, de graffitis et de symboles de révolte amalgamés. En revanche, nous pouvons aussi revisiter certaines œuvres dites abstraites comme de la notation. Celle-ci devient aussi un outil pour apprécier des œuvres différemment.

— Joana P. R. Neves,
commissaire de l’exposition et directrice artistique de Drawing Now Paris

Visuel © Chloé Vanderstraeten, Les mains et la mâchoire, 2022